LE PEUPLE EGYPTIEN… «SORT D'EGYPTE» !
Votre Excellence, Monsieur le Président de la République,
A la suite de la Tunisie et en cet an de grâce 2011 aux accents de base si prometteurs, le peuple égyptien, après dix huit (18) jours seulement de protestation pacifique, vient en effet de… «sortir d'Egypte»…
Mais alors, quelle vive émotion, en cette deuxième décennie du vingt et unième (21ème) siècle de nos sacrées autoroutes de la société de l'information!
Mais en plus, quel moment pathétique, du Caire au Cap, et ce, vingt et un (21) ans, jour pour jour, après la libération de… Nelson Mandela !
Cela étant, à la suite de ma brillante compatriote, Dame Kah Walla qui, assez récemment, attirait votre auguste attention sur «ce qui se passe au Maghreb», en l'occurrence, certaine odeur du jasmin tunisien qui, graduellement, menace de se répandre jusqu'au… golfe de Guinée, un peu pour confirmer le… congé sabbatique que le dieu des autocrates aurait pris, semble-t-il, en 2011.
J'ai l'honneur d'attirer votre bienveillante vigilance sur le fait que, de 1975 à 2011, cela fait exactement (et au bas mot)… 36 ans que vous aurez, à vous tout seul, côtoyé sans discontinuer le sommet des chrysanthèmes rattachés à l'exercice du pouvoir d'Etat au Cameroun…
A la suite donc, ce 11 février, de Ben Ali, Hosni Moubarak vient en effet de tirer à son tour sa logique révérence. Mais, au juste, qui l'eût cru? Ce dernier qui, au demeurant, envisageait ni plus ni moins de céder son fauteuil-là à son propre fils...
Revenons plutôt au Cameroun pour inspecter, une fois de plus, le chapitre relatif au «devoir de mémoire» en pointant justement du doigt ce bouquet de la honte, récemment enregistré chez-nous : «d'octobre 2006 à août 2008, les trois (3) plus importantes personnalités de l'Etat du Cameroun (Président de la République ; Président de l'Assemblée nationale et Premier Ministre) auront expressément et tour à tour piétiné les «noces d'or» dudit Etat qu'en toute humilité un citoyen lambda leur avait fait relever par des correspondances référencées, polies et insistantes, formulées à temps utile»…
Et la suite dudit forfait ? L'injonction, à peine voilée, du Pape Benoît XVI à Nsimalen qui, abruptement, vous tombera sur la tête ce mardi 17 mars 2009, au sujet dudit Cinquantenaire. Injonction qui, quatre (4) mois plus tard, sera reprise par la France, fille aînée de l'Eglise, rendant public à Paris ledit décret par l'ancien Ministre Jacques Toubon, ce 24 juillet 2009. Pour que, de facto, «Saint Paul» se convertisse enfin et sur le champ de son chemin de Damas qu'est le divin Hexagone, à l'idée qu'«un Cinquantenaire se célèbre bel et bien chez-soi, pour le bonheur de son peuple»...
NOUS VOICI DONC EN 2011 !
Conversion de façade ? Pour ne pas dire autrement ! Dès lors qu'insidieusement, vous aurez, en dépit de quoi, décidé de transférer l'Adresse dudit Cinquantenaire, en conviant froidement vos révérends compatriotes à la célébration du «premier demi-siècle de la naissance du Cameroun indépendant» à la date oblique des… 38 ans de l'avènement de… l'Etat unitaire ! N'ayant, au juste, rien à voir avec ladite Indépendance, survenue ce vendredi 1er janvier 1960…
Vous conviendrez, une fois de plus, que le Cinquantenaire vilipendé en 2007, de l'Etat du Cameroun, en l'occurrence, le plus consensuel du quatuor de nos Cinquantenaires - (Etat (1957); Assassinat de Um (1958) ; Indépendance (1960) ; Réunification (1961) - bêtement bafoué sous votre surprenante sourde oreille, aurait dû cependant, tranquillement donner le " la ", le meilleur et le plus naturel du monde, aux célébrations massives, teintée de… recolonisation de l'Afrique, honteusement confirmée à Paris ce «14 juillet 2010» où l'on aura vu l'antique révolution française procéder, pour les besoins de sa rapine, à la falsification de son propre âge (221 ans), et ce, à l'effet de spolier, sans état d'âme aucun, la Fête de tout un Continent…
Nonobstant, et comme l'heure de nos ancêtres n'a, quant à elle, absolument rien à voir ni avec les horloges ni avec les inexplicables turpitudes des vivants, nous voici donc en 2011 !
En la première année du nouveau cycle de l'après Cinquantenaire. Revêtant bel et bien la tonalité de… changement radical, inhérent et consubstantiel à la fin de cycle précédent ...
Les 25.000 recrutements à la fonction publique, annoncés à l'occasion de la fête des jeunes ? Bel et bien inscrits, rendez-vous bien compte, dans ladite logique.
La Tribune du boulevard du 20 mai, enfin définitivement construite l'année dernière ? Signe tout à fait patent de ladite mutation…
Aussi, compte tenu des similitudes, aussi saillantes qu'avérées en la présente effervescence du Maghreb, puis-je à ce niveau, vous suggérer d'anticiper les choses en tirant tout de suite et sans plus attendre, les meilleures conséquences face aux déchéances successives de Ben Ali et de Moubarak. Autrement dit, de nous dire sincèrement et assez clairement, si vous êtes, oui ou non, toujours et encore candidat, pour la n-ième fois, à votre propre succession, au regard de l'agitation permanente des militants de votre parti-Etat qui, en date, s'attellent imperturbablement, effrontément et nuits et jours, à enfoncer toujours et encore ladite idée dans les têtes des citoyens…
Elecam nous a promis 9.000.000 d'électeurs. Le fichier de la Dgsn ne peut-il pas en date servir de référence pour des inscriptions massives des Camerounais(e)s détenteurs de la carte nationale d'identité, avant que d'en pouvoir élaguer les morts ?
A quand l'harmonisation du code électoral ?
A quand l'application de l'article 66 relatif à la déclaration des biens en cet immense chantier de la rocambolesque «lutte» contre la corruption?
Tant de nuages amoncelés qui, tout bien considéré, annoncent, dans un délai assez proche, l'imminente… «sortie d'Egypte» du peuple camerounais.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, pour vos 78 ans, l'assurance du fatal crépuscule réservé à tant de surhommes, en ces cimetières résolument pleins, au demeurant, de… personnes indispensables.
YAOUNDE, 12 FEVRIER 2011
Daniel Boo
Président Du PDF
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